Les toiles de Bilal Hamdad porte sur un fait de société de plus en plus criant et alarmant, celui de la solitude, un regard saisissant de réalisme.

 

Certes, il est des solitudes choisies, voulues, habitées : celle du moine dans sa cellule ou de l’ermite dans son rocher. Mais il en est aussi des subies, au cœur des villes et des métropoles, forcées par des modes de vie de plus en plus individualistes et consuméristes, des âmes errantes cachées derrière une sociabilité trompeuse.

 

Bilal Hamdad nous ramène à cette réalité que nous avons peut-être cessé de voir, par habitude ; une vérité crue qui jaillit d’un regard perdu, d’un dos voûté, d’une attente qui ne finit pas. Des hommes, des femmes, comme vous et moi, et pourtant si seuls au milieu du monde.

 

Qu’est-ce qui se cache derrière chaque individu ? Quel est son mystère ? Son ombre ? Qu’est-ce qui se cache derrière chaque situation de la vie ordinaire ? Qu’est-ce qui peu à peu, alors que les nouvelles technologies nous donnent accès au bout de la planète, nous a éloigné les uns des autres ?

Par sa peinture, Bilal Hamdad nous invite à ne pas fuir ce questionnement mais à le pénétrer au travers de toiles à l’huile, aux couleurs et aux traits saisissants de vérité qui font de nous non plus seulement les contemplateurs d’une création artistique magnifique mais les témoins d’un quotidien qui nous échappe.

Et si nous tendions la main ?

 

Il n’est pas possible de ressortir de cette exposition comme nous y sommes entrés. La rencontre avec tous ces personnages est peut-être l’un des chemins qui, au cours de l’existence, mène à la rencontre avec soi-même, son humanité, ses propres solitudes.

 

Si, comme l’écrit Jacqueline Kelen dans L’Esprit de Solitude : « Aimer quelqu’un, c’est honorer sa solitude et s’en émerveiller »

 

 

Texte de David Lisnard, Maire de Cannes

Extrait du catalogue de l'exposition "Solitudes Croisées"

Cannes 2022